Les évaluations

Il s’agit ensuite de déterminer le profil cognitif avec des évaluations psycho-cognitives, pour caractériser le Trouble du Spectre Autistique. En effet, ce sont les composantes cognitive, langagière et comportementale qui vont permettre de définir précisément le TSA de la personne, relativement au spectre autistique très vaste.

 

Différents outils peuvent être utilisés en fonction du niveau de langage de l’enfant, ou de l’adulte, porteur d’un TSA et de la présence, ou non de troubles du comportement.

Les évaluations psycho-cognitives lors d'un TSA

PEP-3

Le PEP-3 (Profil Psycho-Éducatif) est un inventaire de comportements et de compétences conçu pour identifier les profils d'apprentissage inégaux et singuliers des enfants âgés de 2 à 7 ans ½ et porteur d’un Trouble du Développement. La troisième cotation, après la réussite et l'échec, appelée « Emergence » indique une certaine connaissance vers la réussite de l'activité, mais pas la compréhension complète ou les aptitudes requises pour la réussir totalement. L'enfant montre qu'il a une idée de ce qu'implique l'activité et il peut même la faire partiellement, mais en s'y prenant mal. Ainsi, les niveaux développementaux et adaptatifs sont évalués et les domaines de compétence, les difficultés d'apprentissage et les capacités émergentes sont identifiés. À partir d'une analyse de ces émergences et des priorités parentales ou scolaires, il est possible de formuler les objectifs éducatifs prioritaires du programme individualisé.

 

Le PEP-3 donne une mesure clinique valide des capacités d'un enfant présentant un Trouble du Développement puisque la plupart des items ne dépendent pas des compétences linguistiques de l'enfant, la souplesse des procédures d'administration permet un ajustement aux troubles du comportement de l'enfant, il n'y a pas de limite de temps pour la passation des items, le matériel de test est concret et intéressant et le langage est évalué indépendamment des autres fonctions. 

 

Le PEP-3 nous communique des informations sur le niveau de développement atteint dans différents domaines : Cognition verbale et préverbale, Langage expressif, Langage réceptif, Motricité fine, Motricité globale, et Coordination oculo-manuelle. Il identifie aussi l'importance des troubles du comportement dans les domaines suivants : Relations et affect (coopération et intérêt pour les personnes), Jeu et intérêt pour le matériel, Réponses sensorielles, et Langage.

K-ABC II

Le K-ABC est un test mesurant l'intelligence et les connaissances des enfants âgés de 2 ans ½ à 12 ans ½. Son originalité est la rupture avec la traditionnelle opposition verbal/non-verbal des échelles de Weschsler plus connues avec le WISC-V pour les enfants ou la WAIS IV pour les adultes.  Il prendre explicitement comme point de départ un modèle théorique des processus cognitifs, la dichotomie séquentiel/simultané, et ainsi met davantage l'accent sur le processus que sur le contenu. L'échelle des processus séquentiels mesure la capacité d'un enfant à résoudre des problèmes en traitant mentalement les stimuli selon un ordre sériel et l'échelle de processus simultanés mesure la capacité à résoudre des problèmes nécessitant l'organisation et l'intégration de nombreux stimuli de manière parallèle ou simultanée. Le matériel de test est également moins verbal et peut donc mieux correspondre à un enfant inscrit dans un Trouble du spectre Autistique avec un retard de langage.

WISC-V ou WAIS IV

Des échelles d’intelligence comme le WISC-V (Wechsler Intelligence Scale for Children-IV) pour les enfants et adolescents de 6 ans à 16 ans et 11 mois, ou la WAIS IV (Wechsler Adults Intelligence Scale) pour les adolescents et adultes âgés de 16 ans à 79 ans et 11 mois, fournissent une appréciation des capacités des personnes, en identifiant les forces et les faiblesses.

 

Ces échelles déterminent le profil cognitif complet, selon les 5 composantes principales de l'intelligence cognitive :

  • l'Indice de Compréhension Verbale : capacités langagières et mémoire à long terme,
  • l'Indice Visuo-Spatial : efficience du traitement des informations visuelles,
  • l'Indice de Raisonnement Fluide : capacités d'induction et de déduction sur un support non verbal,
  • l'Indice de Mémoire de Travail : capacité à maintenir l’information visuelle et auditive reçue et à pratiquer sur cette information des manipulations mentales,
  • l'Indice de Vitesse de Traitement : mémoire visuelle à court terme, coordination visuo-motrice et attention.

Lorsque les résultats sont homogènes, le profil peut se résumer dans le quotient intellectuel (QI) de la personne, mais ce n’est pas toujours le cas, les profils hétérogènes étant nombreux. Ainsi, cette évaluation du fonctionnement cognitif global fournit des informations précieuses dans le cas de difficultés ou de Troubles des Apprentissages permettant les adaptations scolaires, le suivi méthodologique et métacognitifs des apprentissages et l’orientation. Elle permet également de contribuer au diagnostic d'un handicap intellectuel ou de mettre en évidence un Haut Potentiel intellectuel (HPI).

Il s’agit ensuite de déterminer le contour précis de ce TSA avec des évaluations fonctionnelles, pour mieux définir la stratégie psycho-éducative nécessaire et la guidance parentale.

 

Différents outils peuvent être utilisés en fonction du profil de l’enfant, ou de l’adulte, porteur d’un TSA et des questions parentales, ou scolaires, prédominantes.

Les évaluations fonctionnelles spécifiques au TSA

La Vineland

L’épreuve de la Vineland est donc régulièrement proposée sous la forme d’un entretien semi-structuré administré aux parents afin d’évaluer la maturité sociale. Elle est conçue pour évaluer le comportement adaptatif dans les domaines de la socialisation, de la communication et de l'autonomie de la vie quotidienne. Cette échelle n'est pas un outil spécifique à l'autisme car elle a été conçue en comparaison à la population normale. Une liste de points forts et de points faibles concernant l’autonomie dans la vie quotidienne est donc obtenue, ce qui conduit à déterminer une intervention ciblée sur les principales difficultés rencontrées au quotidien. Elle permet également de suivre l’évolution de la personne puisqu’elle peut être utilisé à plusieurs reprises, mettant en évidence les progrès réalisés et le bénéfice des actions éducatives, à quelques années d’intervalle. 

 

Elle est normalement destinée aux enfants de la naissance à 18 ans et 11 mois ainsi qu’à la population adulte en cas de déficience intellectuelle. Il est parfois utilisé pour des adultes autistes sans déficience intellectuelle car il peut y avoir un écart important entre leurs capacités cognitives et l’application pratique de ces connaissances dans la vie courante.

 

Chaque item donne lieu à une cotation qui fonctionne à l’inverse des tests diagnostiques précédemment cités : 

  • 2 : Si l’activité est menée de manière satisfaisante.
  • 1 : Si la personne exécute l’activité parfois, ou de manière inadéquate, ou si elle ne fait qu’une partie de l’activité correctement.
  • 0 : Si la personne ne fait jamais ou que très rarement l’activité, quelle que soit la raison. 

Outils spécifiques pour évaluer les pré-requis aux habiletés sociales

Des outils spécifiques viennent mettre en évidence les forces et les faiblesses dans les domaines des habiletés sociales et des compétences en théorie de l’esprit qui permet de comprendre les états internes, les motivations, les implicites, le second degré, etc. 

 

Epreuves de reconnaissance d’affects à partir des visages

 

L'aptitude à reconnaître et identifier l’état émotionnel ou mental que reflète le visage d'une personne favorise la communication sociale appropriée. La capacité à lire les pensées d’autrui à partir de son visage est une condition préalable à la possibilité de lui montrer de l’empathie et d’interagir avec lui. 

 

Différents tests évaluent ses compétences qui font défaut régulièrement lorsque l’on est inscrit dans un TSA : l’épreuve de reconnaissance des affects de la NEPSY II, les tests des visages, « Mind in the face » ou encore « Mind in the eyes ».

 

Epreuves de Théorie de l’esprit 

 

La théorie de l’esprit renvoie à un certain nombre de processus cognitifs qui servent à comprendre les contextes sociaux, à interpréter la communication non verbale, à se faire une idée des autres et à faire appel à des informations contextuelles pour effectuer des déductions concernant les autres personnes et leur comportement.

 

Il s’agit alors de l'aptitude d'une personne à comprendre les perspectives, les expériences et les croyances de l'autre. Pour cela, il faut comprendre que les autres ont leurs propres besoins, leurs propres perceptions et leurs propres idées sur le monde, distincts des siens. Cette compétence est absolument nécessaire pour comprendre, expliquer, prévoir et influencer le comportement des autres. Elle permet également de tenir compte du point de vue de l'autre et de déchiffrer ses intentions comme la tromperie par exemple. Elle donne enfin accès au sens figuré et à la subtilité de la communication sociale.

 

Différents tests évaluent ses compétences qui font défaut régulièrement lorsque l’on est inscrit dans un TSA : l’épreuve de théorie de l’esprit de la NEPSY II, celle des fausses croyances (TOM 15) ou encore celle des faux pas.

Profil Sensoriel de Dunn

Un TSA comporte toujours une composante sensorielle qu’il est nécessaire d’évaluer pour pouvoir la prendre en charge de façon adaptée.

 

Le Profil Sensoriel de Dunn, dans sa version Ados et Adultes, s’adresse à des jeunes à partir de 11 ans et aux adultes. Il fournit une méthode standardisée permettant d'évaluer l'effet du traitement sensoriel sur le rendement fonctionnel, par une auto-évaluation des réponses comportementales aux expériences sensorielles de tous les jours. Il s’agit pour la personne d’indiquer les fréquences des comportements selon une échelle allant de : quasiment jamais, rarement, parfois, fréquemment à quasiment tout le temps. Les résultats conduisent à établir un profil individuel du traitement sensoriel selon quatre quadrants : 

  •  Enregistrement inférieur ou Sous Inscription : Difficulté à percevoir et traiter des informations sensorielles disponibles dans l’environnement
  •  Recherche sensorielle : Comportements qui privilégient la fréquentation importante de l’information sensorielle
  •  Sensibilité sensorielle : Hypo ou hypersensibilité à certaines informations sensorielles
  •  Évitement des sensations : Comportements qui évitent la fréquentation de l’information sensorielle

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